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COLLOQUE - Arts de la poésie française et traités du vers de Laudun d'Aigaliers (1597) à La Croix (1694) (poétiques, formes, pratiques)

Publié le 4 juin 2014 Mis à jour le 26 octobre 2016
Apollon et la Muse de la Poésie (bandeau d'H. Rigaud pour l'Art poétique de Boileau, in OEuvres, éd. 1740) coll. privée
Apollon et la Muse de la Poésie (bandeau d'H. Rigaud pour l'Art poétique de Boileau, in OEuvres, éd. 1740) coll. privée

La tradition de l’« art poétique français » semble connaître aux confins des XVIe et XVIIe siècles, à partir, notamment, de Laudun d’Aigaliers, certaines évolutions décisives. Il est donc nécessaire non seulement de s’interroger sur cet écart ou sur les liens malgré tout probables entre ces « arts » et ces « poétiques »

Date(s)

du 25 juin 2014 au 26 juin 2014

La tradition de l’« art poétique français » semble connaître aux confins des XVIe et XVIIe siècles, à partir, notamment, de Laudun d’Aigaliers, certaines évolutions décisives. L’attention portée à l’art de versifier fait un retour en force, au moment où voient le jour divers dictionnaires de rimes et autres manuels participant à la promotion d’un bon usage de la langue. Des ouvrages à teneur désormais plus « technique » se développent en matière de poésie française, à l’image de ce qui s’est déjà produit en Italie. D’abord encore souvent fidèle aux esthétiques de la Renaissance, puis bientôt favorisé par le renouveau associé à la figure de Malherbe, ce regain d’intérêt pour la versification s’accompagne d’une part croissante prise au sein de ces traités par la réflexion linguistique, grammaticale notamment. En outre, dans le contexte d’une reconfiguration du paysage disciplinaire, il semble s’instaurer au cours du siècle un relatif fossé entre des « poétiques », désormais souvent consacrées au théâtre et au poème épique et dominées par une réflexion très largement théorique (La Mesnardière, D’Aubignac, Le Moyne, Desmarets de Saint-Sorlin, Le Bossu, Rapin, Lamy, etc.) et ces « arts » de la poésie française, davantage axés sur la poésie lyrique et sur des genres considérés comme mineurs et où semblent l’emporter des considérations d’histoire, de langue, de versification et de typologie - même si L’Art poétique de Boileau ne semble pas nécessairement valider ce partage.
Il est donc nécessaire non seulement de s’interroger sur cet écart ou sur les liens malgré tout probables entre ces « arts » et ces « poétiques », mais encore de mieux connaître et comprendre les usages, les fondements sociaux et intellectuels, les potentialités et les ambitions de ces « arts », « règles » ou « abrégés » qui, s’ils ont fait depuis quelques années l’objet direct ou indirect de travaux ou de colloques importants, restent encore largement à explorer.
Il serait fructueux, notamment, de chercher à ne pas les réduire à leur seule visée pratique et didactique, mais de mettre en valeur leur dimension anthologique, leur ambition à former le goût et le jugement, leur propension à promouvoir certains genres ou modèles moins consacrés, leurs liens conceptuels ou formels avec d’autres textes ou encore leur volonté de défendre une culture proprement française. Il conviendrait également d’évaluer si des proximités entre ces ouvrages et une éventuelle conscience commune de leurs enjeux ont pu réellement donner lieu, au cours du XVIIe siècle, à la reconstitution et à la perpétuation d’un domaine propre de l’« art de la poésie française » qui serait encore repérable à la veille d’une profonde transformation de la « critique » et de l’émergence d’une esthétique française. On pourra donc prendre pour terme à ces interrogations les ouvrages de Mourgues (1684) ou de La Croix (1694) – les plagiats de celui-ci offrant notamment l’occasion de déterminer ce qui est en passe de se tarir ou ce qui est susceptible d’évoluer, dans ce domaine de l’« art de la poésie française », à la fin du XVIIe siècle.


Programme

Version à imprimer

MERCREDI 25 JUIN

9h00 – Accueil des participants.
9h15 – Allocution de bienvenue par Alain Vaillant, directeur du CSLF

9h30 - Ouverture du colloque par Jean-Charles Monferran (Université de Strasbourg)
L'école des Muses au XVIe et au XVIIe siècle : quelles différences ?

 
Arts de poésie au tournant des XVIe et XVIIe siècles

(présidence de séance : Anne-Pascale Pouey-Mounou)

10h15 – Nadia Cernogora, Université de Université Paris Nanterre
Arts poétiques en transition : l’exemple de Vauquelin de la Fresnaye.

Pause

11h00 – Nicolas Lombart, Université d’Orléans,
L’ancien et le nouveau selon Pierre de Deimier.

11h30 – Isabelle Luciani, Université d’Aix-Marseille,
Domestiquer la poésie” : le traité manuscrit du rémois Nicolas Bergier.

Discussion

 Déjeuner


Langues et arts de poésie (1) : déterminations réciproques

(présidence de séance : Michel Magnien)

 14h00 – Gilles Couffignal, Université de Toulouse II-Le Mirail
La question des dialectalismes et la définition de la langue chez Laudun d'Aigaliers et Deimier.

 14h30– Anne-Pascale Pouey-Mounou, Université de Lille III
Les démêlés de l'épithète et de la rime dans les arts poétiques (XVIe-XVIIe siècles).

 15h00 – Sophie Tonolo, Université de Versailles-Saint-Quentin
Poésie et détermination de la langue chez Richelet. Étude de l’influence de La Versification françoise sur le Dictionnaire à travers les exemples poétiques.

 Discussion
 Pause

Langues et arts de poésie (2) : la question de la rime
(présidence de séance : Benoît de Cornulier, Université de Nantes)

 16h15 – Yves-Charles Morin, Université de Montréal
Le Gaygnard et la phonétique de la rime au Poitou à la fin du XVIe siècle.

 16h45 – Dominique Billy, Université de Toulouse II-Le Mirail
Théorie et pratique de la rime normande au XVIIe siècle : ce que nous apprennent les arts poétiques.

Discussion

JEUDI 26 JUIN

Frontières des arts de poésie (1) : tensions entre théories et pratiques
(présidence de séance : Emmanuel Bury)

9h30 – Stéphane Macé, Université Stendhal-Grenoble III
Entre tradition humaniste et modernité : la pratique des "petits genres" dans L'Astrée.

10h00 – Pascal Debailly , Université Paris Diderot-Paris VII
La théorie de la satire au XVIIe siècle.

Discussion
Pause

Frontières des arts de poésie (2) : théoriser la fable
(présidence de séance : Pascal Debailly)

11h00 – Antoine Biscéré, Université de Paris-Sorbonne
L’élaboration d’une réflexion théorique en marge des traités : à la recherche d’une poétique pour la fable en vers dans l’Europe moderne (XVe-XVIIe siècles).

11h30 – Patrick Dandrey, Université de Paris-Sorbonne
L'ars poetica éclatée de La Fontaine : une anticipation de la réflexion esthétique ?

Discussion
Déjeuner

Colletet et l’art de poésie
(présidence de séance : Alain Génetiot)

14h00 – Sabine Biedma, Université d’Avignon/Université Toulouse II-Le Mirail
De L’Escole des Muses (1652) à L’Art poëtique (1658) de G. Colletet.

 14h30 – Michel Magnien, Université de Paris III-Sorbonne
Scaliger et Colletet théoriciens de l'épigramme.

Discussion
Pause

Boileau : pour quel « art poétique » ?
(présidence de séance : Patrick Dandrey)

15h30 – Emmanuel Bury, Université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines
L’Art poétique de Boileau, entre mémoire savante et artisanat du vers.

16h00 – Delphine Reguig, Université de Paris-Sorbonne
L'Art poétique de Boileau : une œuvre en recueil.

16h30 – Alain Génetiot, Université de Lorraine
La mondanisation de l'art poétique à l'âge classique.

Discussion

Conclusion du colloque :
Emmanuelle Mortgat-Longuet et Guillaume Peureux

Mis à jour le 26 octobre 2016