Gilles Ménage, Dissertation sur les sonnets pour la belle matineuse

Edition de Guillaume Peureux

Publié le 6 juin 2014 Mis à jour le 21 février 2015

Paris, Hermann, coll. "Bibliothèque des littératures classiques", 2014

Cette dissertation composée en 1652 par l’un des meilleurs spécialistes de poésie au XVIIe siècle en France se trouve au coeur de débats alors essentiels sur la traduction, l’écriture poétique, l’invention lyrique. Elle permet de saisir, à travers ce qu’elle révèle d’un mode de lecture particulièrement érudit, dans un renouvellement du commentaire malherbien, des manières de faire de la poésie, de la concevoir, au cœur du Grand Siècle et au moment où la poétique réglée des savants va céder le pas au goût éclairé des honnêtes gens.
Sa situation historique dit son enjeu, en plein essor de la préciosité, au moment où s’élabore l’idéal galant, dans un contexte mêlé dont Ménage, helléniste distingué (il sera le Vadius des Femmes savantes) mais reçu comme un oracle dans les salons et les cercles mondains les plus ennemis du pédantisme, incarne la complexité et la riche ambiguïté. Son propos éclaire d’un jour insolite et profond les soubassements, les visées et les défis secrets de la création littéraire à l’aube du classicisme français. 

Mis à jour le 21 février 2015