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APPEL A COMMUNICATION – « Les ruines de guerre : écrire, figurer, recomposer (XXe et XXIe siècles » - Symposium international UPN

Publié le 25 janvier 2021 Mis à jour le 7 avril 2022

Les propositions de contribution seront examinées par le comité scientifique du colloque et sont à envoyer par courriel avant le 15 mars 2021.

Date(s)

le 15 mars 2021

Lieu(x)
Université Paris Nanterre
 

Symposium international université Paris Nanterre 14/15/16 octobre 2021

 

Les ruines de guerre : écrire, figurer, recomposer (XXe   et XXIe   siècles).

 

La ruine de guerre caractérise une évolution particulière du paradigme ruiniste qui a peu de rapport avec « l’attrait des ruines ». Ces ruines chaudes et fumantes, ces débris concassés, posent des questions nouvelles d’usage, de poétique, d’esthétique.

 

L’architecture des ruines

 

Les ruines antiques ou médiévales révélaient le geste créatif de leur architecture. Brest, Le Havre, Coventry, Dresde, Hambourg, Berlin, Hiroshima, Nagasaki, etc, autant de noms qui appellent des images de ville en ruine qui ont fait l’objet de programme de reconstruction, à l’identique ou moderniste, effaçant le traumatisme de leur destruction (Sebald). Que reste-t-il de la présence de ces ruines en négatif dans le palimpseste urbain ? Comment entretient-on la mémoire des ruines absentes

? Le bombardement de Strasbourg pose, dès 1870, la question de l’inscription de ces ruines nouvelles dans l’histoire universelle des ruines. Les bombardements, dont la violence s’intensifia de conflits en conflits, inaugurent un nouveau paradigme des ruines. Leur typologie change. Le vestige n’est plus une forme identifiable mais une structure déformée dans un amas de poussière et de décombres. Les images de ruines sont, aujourd’hui, celles de Homs, Daraa, Kobané, Mossoul, Beyrouth, etc. On interrogera ce nouveau « régime ruiniste » que constituent les villes et les quartiers à l’image spectrale, inhabitables mais souvent occupés.

 

L’écriture des ruines

 

Quelles sont les caractéristiques des œuvres littéraires et artistiques nées dans l’expérience des ruines ? On s’intéressera aux pratiques d’écriture, dans leur diversité, qui, en particulier, à partir de la Première Guerre mondiale ont permis de rendre compte des ruines fumantes : poèmes, carnets d’écrivains, d’artistes, journaux de soldats, de civils anonymes, etc. Comment ces œuvres expriment, par le texte, le croquis, l’expérience des ruines ? Dans quelle mesure est-elle in-dissociable du renouveau  de  lexpression  littéraire  et artistique au  lendemain  des conflits du XXe    et XXIe    siècles (journaux de tranchées, « roman des ruines », Trümmerliteratur, Nouveau roman, littérature de reportage, blogs…) ? Quels usages les écrivains, les plasticiens ont-ils faits de ces ruines ? Il s’agira d’étudier, à la lumière de l’histoire contemporaine, les dispositifs littéraires et artistiques propres à la désolation en mettant l’accent sur leur dimension écrite (documentaire, memorabilia), poétique (continu/discontinu), esthétique, à travers le processus de (dé)matérialisation ou de (dé)fictionnalisation dont elles sont l’objet.

 

L’artialisation des ruines

 

Les ruines font partie de notre environnement géographique, rural, urbain. Elles contribuent par leur présence à sa transformation en un haut-lieu de mémoire (Oradour-sur-Glane), d’exposition (MAC, Lisbonne), d’expression artistique (Walker Evans, Anne et Patrick Poirier, Anselm Kiefer, Charles Simonds, etc). On s’interrogera sur ce processus paradoxal d’artialisation, en lien avec l’écriture du paysage ruiné ou sa mise en ruine artificielle, monumentale ou sculpturale, in situ ou in visu, en prenant en compte les médiations photographiques, filmiques, artistiques dont elle fait l’objet (cartes postales en forme de tableaux, bandes dessinées, sites en ligne, contre-utopies, uchronies architecturales, jeux vidéos, etc).

 

L’archéologie, la sociologie, l’architecture, les arts plastiques, la littérature, le cinéma, la photographie seront mobilisés pour penser ces « paysages de ruines » leur évolution, leur transformation. Ces rencontres interdisciplinaires permettront de prendre la mesure des diverses formes d’occupation, de patrimonialisation et de représentation des ruines de guerre.

 

Le colloque est organisé par l’équipe ILHAM ((Interférence de la Littérature, de l’Histoire, des Arts et des Médias, EA 1586, CSLF) de l’université de Paris Nanterre dans le cadre de l’ANR Ruines (Les usages politiques et sociaux des ruines de guerre entre résilience, commémoration et patrimoine) coordonnée par Stéphane Michonneau (IRHiS - université de Lille, https://ruines.hypotheses.org ) et porté par la Maison Européenne des sciences de l’homme et de la société (MESHS , Lille). Il aura lieu à l’université de Nanterre et à distance, selon un dispositif bimodal.

 

Les propositions de contribution seront examinées par le comité scientifique du colloque et sont à envoyer par courriel, avant le 15 mars 2021, aux adresses suivantes :

 

laurence.campa@parisnanterre.fr stephane.michonneau@univ-lille.fr nicolas.beaupre@uca.fr pierre.hyppolite@parisnanterre.fr

 

 

Comité scientifique :

 

Nicolas Beaupré, MCF HDR histoire contemporaine, Université de Clermont Auvergne Annette Becker, Pr. émérite histoire contemporaine, Université de Paris Nanterre Laurence Campa, Pr. littérature XXe, Université Paris Nanterre

Pierre Hyppolite, MCF littérature XXe, Université de Paris Nanterre Stéphane Michonneau, Pr. histoire contemporaine, Université de Lille Jean-Pierre Vallier, architecte, professeur ENSA de Paris-Malaquais Frédérique Villemur, Pr. histoire de l’art, ENSAM de Montpellier


 

Mis à jour le 07 avril 2022