Derrière la vitre - ou le 22 mars 1968 à l’université de Nanterre, vu par Robert Merle qui y enseignait. Voilà un jour tristement ordinaire d’où va surgir l’événement - dérisoire ou historique? - l’occupation, par une centaine d’étudiants, de la salle du Conseil, au dernier étage de la tour de l’administration. Le mouvement du 22 mars est une prise de
position au sens spatial d’abord: un assaut de la tour.
Derrière la vitre n’est pas le roman de l’événement, mais bien un subtil roman de l’espace. Enserrés dans les frontières du campus encore en chantier, séparés par les cloisons, cantonnés derrière les vitres, bref, enfermés dans l’
aquarium de l’université, les personnages (étudiants en souffrance, enseignants frustrés ou désabusés) existent comme autant de
positions dans l’espace architectural de Nanterre: positions de leur corps, positions de leur discours, subtilement politique ou grossièrement idéologique, sur les formes et les choix d’architecture.
Présentation du séminaire