La ville est-elle simple décor en littérature ? Et à ce titre cette dernière n’est-elle requise dans sa transcription qu’à en faire une respectueuse description ? Ou bien y a-t-il dans certaines occurrences littéraires, personnification, métaphorisation et transformation du sujet ville jusqu’à en inquiéter la structure et l’architecture mêmes ? L’oeuvre littéraire de Jacques Poulin – et en particulier Volkswagen Blues (1984) chef-d’oeuvre de l’Américanité influencé par Jack Kerouac – qui fait corps avec la ville de Québec, est de celles-ci, au point d’inverser les rôles, puisque la poétique qu’il décrypte au travers de la fascinante mythologie du Vieux Québec, dirige formellement les pas de son « premier promeneur » et met en question les catégories de l’intérieur et de l’extérieur. Quels liens de la structure de la ville à la structure de l’oeuvre ?
Stefania Cubeddu-Proux est docteur en littérature comparée de l’université Paris-Sorbonne et enseigne les Lettres Modernes à l’université de Université Paris Nanterre-La Défense. Sa thèse Lire la ville de Jacques Poulin avec l’oeil d’Italo Calvino est en cours de publication. La ville en littérature occupe une place importante dans ses recherches. Outre de nombreux articles sur cette thématique, elle a notamment co-dirigé en 2011 l’ouvrage Regards sur le Cosmopolitisme européen : frontières et identités.
Cycle de conférences-débats organisé par Pierre Hyppolite, Fabrice Moulin, Marc Perelman et Jean-Pierre Vallier dans le cadre d’un séminaire de recherche conjoint ENSAPM (département THP et Laboratoire GERPHAU) et Université Paris Nanterre – CSLF, EA 1586 et Histoire des Arts et des Représentations, EA 4414.