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Appel à communications - Voltaire philosophe

Publié le 27 février 2014 Mis à jour le 11 avril 2018

Ce colloque a pour objet d’examiner à nouveaux frais le statut de Voltaire philosophe, et plus largement le rapport que celui-ci entretient avec la philosophie et les philosophes qu’il ne cesse de lire, de commenter, de réfuter, et d’adapter plus ou moins explicitement. Il s’agira de proposer diverses hypothèses permettant de sonder la dimension véritablement philosophique de l’œuvre de Voltaire, que ce soit en s’intéressant à sa production théorique, à sa pratique de sa philosophie ou encore à la façon dont les philosophes ont lu ou et continuent de le lire aujourd’hui.

Date(s)

du 9 octobre 2013 au 15 décembre 2013

Propositions de communication à envoyer à Stéphane Pujol et Sébastien Charles avant le 15 décembre 2013.
Thèmes : Voltaire lecteur des philosophes, Voltaire philosophe, Voltaire et la philosophie, Voltaire lu par les philosophes.

Ce colloque a pour objet d’examiner à nouveaux frais le statut de Voltaire philosophe, et plus largement le rapport que celui-ci entretient à la philosophie et aux philosophes qu’il ne cesse de lire, de commenter, de réfuter, et d’adapter plus ou moins explicitement. Outre le dialogue permanent qu’il cultive avec quelques-uns des grands courants philosophiques de son temps (occasionalisme malebranchien, optimisme leibnizien, sensualisme lockéen, etc…), Voltaire est un formidable passeur d’idées nouvelles (on sait qu’il a très largement contribué à faire connaître Bacon et Newton en France).
Voltaire est bien l’auteur d’ouvrages qui, au regard des découpages disciplinaires encore en vigueur aujourd’hui, sont évidemment philosophiques (Traité de métaphysique, Éléments de la philosophie de Newton, certains articles des Questions sur l’Encyclopédie, etc..). Pour peu que l’on prenne l’œuvre de Voltaire dans son ensemble, on est saisi par l’ampleur du champ. Son activité philosophique, indéniable, suffit-elle à le qualifier de « philosophe » ? Depuis la tentative de J.-R. Carré, peu de philosophes contemporains n’osent reconnaître le patriarche de Ferney comme l’un des leurs, tandis que Rousseau et même Diderot ont désormais leurs (rares) entrées au concours de l’agrégation de philosophie.
Les Lumières elles-mêmes, alors, n’auraient-elles alors rien compris, désignant Voltaire comme l’un des « philosophes » les plus importants ?

Ce déni post-voltairien mérite en tout cas d’être interprété. La faute à Voltaire lui-même ? Son rapport ambigu à l’exercice philosophique lui vaut en effet bien des malentendus (« il y a souvent autant de plaisir à rechercher la vérité qu’à se moquer de la philosophie », Questions sur l’Encyclopédie, article « Apparence »). La faute à Kant ? Le philosophe de Königsberg n’est-il pas l’un des premiers à qualifier la philosophie voltairienne de sceptique, superficielle et mondaine ?

Paul Valéry résume sans doute assez bien la question :

les philosophes après lui ne voudront pas qu’il soit philosophe. Ils lui refusent un titre que toute son époque lui donnait. Ils estiment, sans doute, qu’un philosophe est un homme qui s’attarde sur les termes, comme si les mots avaient plus de consistance et de profondeur que l’espace et l’instant mental où ils s’animent en chacun. Mais Voltaire vole sur eux. Peut-être qu’il ressent trop, de toute sa nerveuse machine, qu’une valeur d’esprit ne dure qu’un éclair, et que l’esprit est vie, et la vie essentiellement transitive.

Il s’agira de s’intéresser autant à la production proprement philosophique et conceptuelle de Voltaire, qu’à la pratique de Voltaire comme lecteur d’un imposant corpus philosophique ou encore à la façon dont les philosophes ont lu ou et continuent de lire Voltaire aujourd’hui.

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Mis à jour le 11 avril 2018