Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la fiction narrative en prose, dans ses diverses formes, et particulièrement romanesque, aime à s'emparer des débats intellectuels du moment. Les romanciers mettent en scène des héros philosophes, évoquént des problèmes métaphysiques, décrivent des sociétés utopiques, racontent des expériences de pensée. Des personnages imaginaires échangent des dialogues philosophiques dont l'enjeu est l'établissement de la vérité, des héros sentimentaux s'écrivent des dissertations rationnelles, des aventures invraisemblables illustrent des pensées vraies.
Les études rassemblées dans le présent volume par un ensemble de chercheurs de différents pays analysent ces textes hybrides, d'auteurs majeurs ou méconnus, qui réunissent dans une même œuvre fiction et théorie, narration et argumentation, écriture de divertissement et doctes préoccupations. Elles abordent différentes questions, liées aux usages philosophiques de la fiction, aux présentations fictionnelles de la pensée et aux emprunts réciproques de la philosophie et du roman.