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Littérature, enjeux contemporains : Droits de Cité

Publié le 5 janvier 2018 Mis à jour le 5 septembre 2018

11ème édition

Date(s)

du 24 janvier 2018 au 27 janvier 2018

Mercredi 24 janvier 2018 : 19h-21h
Jeudi 25 janvier 2018 : 10h-17h45
Vendredi 26 janvier 2018 : 9h30-16h45
Samedi 27 janvier 2018 : 9h30-16h45
Lieu(x)
Mercredi 24 janvier 2018 :
Centre Pompidou — Petite salle
Place Georges Pompidou, 75004 Paris

Jeudi 25 janvier 2018 :
Université Paris Nanterre — salle de conférence Max Weber – Bat W-
200, avenue de la République, 92000 Nanterre

Vendredi 26 janvier et Samedi 27 janvier 2018 :
Théâtre du Vieux-Colombier
21, rue du Vieux-Colombier 75006 Paris
                                                                                

Littérature, Enjeux contemporains — 11ème Édition
                                                                                



 
Introduction

 
La cité, c’était chez les Grecs à la fois la ville, rassemblée autour de ses lieux sacrés ou civiques, et la contrée, un territoire plus ou moins vaste qui lui était associé. C’était aussi une communauté politique, et à Athènes une communauté de citoyens, une démocratie des hommes libres, excluant les femmes, les esclaves et les étrangers, les « métèques » – le mot vient de là, avant de prendre une dimension péjorative. Depuis, la démocratie est devenue un régime élargi de la manière d’être ensemble. Nous n’excluons plus les femmes et nous avons aboli l’esclavage, mais qu’en est-il aujourd’hui de l’exclusion ? Qu’en est-il de l’étranger ? Et qu’en est-il de ceux qu’une économie aveugle réduit à ne plus être que de simples forces de travail, sans forces politiques, de moins en moins citoyens, de plus en plus proches des esclaves ?

L’Europe, où se joua le destin démocratique et s’inventèrent les Droits de l’Homme, subit aujourd’hui des bouleversements à échelle tellurique. Les structures étatiques s’affaiblissent, les représentations parlementaires semblent ne plus être capables de représenter, les forces économiques échappent de plus en plus à tout contrôle, et nous entrons peut-être dans une nouvelle ère de grandes migrations. Faire société, faire une société n’est plus une évidence, un héritage, mais un chantier inédit tant les conditions qui sont maintenant faites à nos existences nous obligent à réinventer la vie ensemble et imaginer des formes contemporaines pour l’assemblement des « animaux politiques » que nous sommes.

Ces conditions, politiques, économiques et sociales, coïncident avec une mutation colossale du territoire de la cité, la ville et sa contrée, l’une et l’autre étendues à des dimensions sans commune mesure avec ce que l’on connaissait encore il y a moins d’un siècle. L’échelle urbaine est maintenant insaisissable, la traversée des mégalopoles est celle de véritables régions bâties qui exigent de nouveaux livres de géographie et appellent de nouveaux récits de voyage. Quant aux contrées que dominent ces « villes tentaculaires », la désolation y croît, que ce soit sous la forme des accumulations chaotiques des proches alentours ou sous celle de l’abandon des champs et des villages à l’état de friches agricoles et sociétales. Qu’est-ce qu’un urbain aujourd’hui en Europe ? Tout le monde, mais qu’y a-t-il de commun entre ceux qui profitent des qualités de la ville ancienne et ceux qu’on a relégués dans le débridé des banlieues, ou plus loin encore, dans une périphérie lassante et délaissée ?

Le débat est constant sur toutes ces questions, les médias en témoignent en composant des bouquets de savoirs censés y répondre, des élus, des experts et des “gens” extraits on ne sait comment de la “société civile”. Rarement des philosophes, encore moins des écrivains ! Pourtant, sur ce sujet comme sur d’autres, la littérature explore, regarde et parle. Elle prend sa part du chantier de la conscience du monde où nous avançons à tâtons. Et ce faisant, elle s’essaye à de nouvelles écritures, sa manière d’appréhender ce qui étonne et déconcerte reste une aventure des mots, de la phrase et du chant, ainsi que le XXe siècle n’a pas cessé de le montrer, d’avant-garde en avant-garde, en abordant la ville sous tous ses aspects, écrivant Dublin, Vienne, New York ou Paris avec une langue chaque fois singulière. Comment aborde-t-elle maintenant ce qu’on appelle, chez les architectes, la « ville générique », nommant ainsi un innommé qui n’est peut-être qu’un innommable, mais qui attend de nouvelles convergences du voir et du décrire ?

Comment écrire cette ville en essayant d’écrire la « cité » ? La possibilité même de la cité, au croisement des flux qui la traversent – les gens, les idées, l’argent et les choses – et dans une matérialité inédite ? Comment penser, repenser, imaginer la forme contemporaine des Droits de cité ? C’est à ces questions que la Maison des écrivains et de la littérature a décidé de consacrer ses onzièmes Enjeux contemporains, en invitant poètes et romanciers, philosophes et historiens, architectes et géographes, écrivains de l’essai ou de la fiction, de l’ici ou de l’ailleurs, à débattre et confronter leurs recherches et leurs œuvres.

Claude Eveno – Président de la Mél
Sylvie Gouttebaron – Directrice
Dominique Viart – Professeur à l’université Paris-Nanterre, co-fondateur des Enjeux


 
Programme


Mercredi 24 janvier 2018

Centre Pompidou — Petite salle
Place Georges Pompidou, 75004 Paris

OUVERTURE DES ENJEUX 11


19h00 | Claude Eveno, Sylvie Gouttebaron, Dominique Viart
19h30 – 20h15 | Jacques Rancière
avec Ismaël Jude
20h15 – 21h00 | Mathias Enard
avec Dominique Viart


                                                                                

Jeudi 25 janvier 2018

Université Paris Nanterre — salle de conférence Max Weber – Bat W-
200 avenue de la République
92000 Nanterre


LA CITÉ DÉMOCRATIQUE
 

10h00 – 10h30 | Dominique Viart

10h30 – 11h00 | Pierre Judet de La Combe

11h00 – 11h45 | Claude Eveno et Jean-Pierre Le Dantec

12h00 – 12h45 | Michel Deguy, Jean-Claude Pinson
avec Francesca Isidori

13h00 – 14h30 Pause déjeuner


LES MUTATIONS URBAINES

 
14h30 – 15h15 | Nicole Caligaris, Muriel Pic
avec Laurent Demanze
15h15 – 16h00 | Anne Savelli, Delphine Bretesché
avec Alain Nicolas
16h15 – 17h00 | Frédéric Valabrègue, Gilbert Vaudey
avec Jean Kaempfer
17h00 – 17h45 | Didier Daeninckx
avec Dominique Viart


SOIRÉE


20h00 – 22h00 | 68, L’imagination au pouvoir
avec La nuit des idées


                                                                                

Vendredi 26 janvier 2018

Théâtre du Vieux-Colombier
21, rue du Vieux-Colombier 75006
Paris


LES PÉRIPHÉRIES


9h30 – 10h15 | Nicolas Bouyssi, Fanny Taillandier
avec Agathe Novak-Lechevalier
10h15 – 11h00 | Simon Johannin, Dominique Fabre
avec Johan Faerber
11h15 – 12h00 | Xavier Boissel, Jérôme Meizoz
avec Élodie Karaki

12h00 – 13h30 | Pause déjeuner


EXILS, EXODES, DÉPLACEMENTS


13h30 – 14h15 | Linda Lê, Régine Robin
avec Wolfgang Asholt
14h15 – 15h00 | Emmanuel Ruben, Jakuta Alikavazovic
avec Alain Nicolas
15h15 – 16h00 | Patrick Deville
avec Pierre Schoentjes
16h00 – 16h45 | Patrick Chamoiseau
avec Jean-Marc Moura


                                                                                

Samedi 27 janvier 2018

Théâtre du Vieux-Colombier
21, rue du Vieux-Colombier 75006 Paris


DANS LES MOTS DES AUTRES


9h30 – 10h15 | Paulina Spiechowicz, Yolande Zauberman et Anna Moï
avec Jean-Marc Moura
10h15 – 11h00 | Heinz Wismann
avec Antoine Perraud
11h15 – 12h00 | Camille de Toledo, Juan Carlos Mondragón
avec Dominique Rabaté

12h00 – 13h30 | Pause déjeuner

EXCLUSION / RELÉGATION


13h30 – 14h15 | Arno Bertina, Juliette Kahane
avec Alexandre Gefen
14h15 – 15h00 | Koffi Kwahulé, Julien d’Abrigeon
avec Isabelle Rüf
15h15 – 16h00 | Marielle Macé et Catherine Coquio

16 h00 – 16 h45 | Projection du film Vienne avant la nuit, en présence de l’auteur Robert Bober

                                                                                
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Mis à jour le 05 septembre 2018